Archive for novembre, 2012

29 novembre 2012

IL N’Y A QUE LA MAILLE QUI M’AILLE de Cécile Iran

L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue,

Contribuable que j’étais, je suis aujourd’hui à la rue,

Rêvant de gloire, de succès, mais surtout d’argent,

J’en perds mon latin, en pensant à ces sous latents.

 

Argent ! Argent ! Arrrr…j’en manque !

Même pas un euro sur mon compte en banque.

Zéro euro, heureuse quand même ou pas?

Telle est la question qui revient moult fois.

 

Conserver sa maille ne tient qu’à un fil,

Quand elle file de ton filet, la tristesse t’enfile,

Tu te dis « Ne t’attache pas à ce qui est matériel,

Après tout, à quoi servirait un trop plein d’oseille? »

 

Pourtant que je déprime, en pensant à ce manque de thunes,

Tu ne peux comprendre si tu as des pécunes

Qu’une pauvre comme moi, tous les soirs a bien froid,

Sous les ponts de Paris, alors en l’argent elle croit.

 

Un jour je le sais, très riche je serai,

Dans pièces et billets, je pourrai me noyer,

Nageant dans le bonheur, je penserai aux plus démunis,

Et des munitions d’argent je ferai, jusqu’à la fin de ma vie.

 

S’il vous plait, vous autres personnes aisées,

Ayez, pour nous les pauvres, un peu de pitié,

Nous qui mettons de côté fierté et dignité pour mendier une pièce,

Même sans donner, ayez au moins respect et gentillesse !

 

Cécile I., 24 ans, Issy-les-Moulineaux

29 novembre 2012

GALERES DE THUNES de Laure Tauriac

Toujours plus vite et toujours plus haut.
Non j’parle pas des records de JO.
Bien avant le 30 je suis déjà criblé,
Face aux factures qui fusent je suis à cours de blé.
Elle est bien longue la liste des bénéficiaires
De la Croix-Rouge et des autres aides alimentaires.
Pour pas m’y ajoutée moi je retire des fonds,
Je creuse encore le fond d’un découvert profond.
Le monde va prendre fin, c’est soi-disant prédit.
Si c’est le mois prochain vivons tous à crédit.

Je me promets mille merveilles
Quand j’épargne un peu d’oseille.
Mais je fini par placer mes rêves en sommeil
C’est si long pour arriver un jour au soleil.
On aura peut-être cent patates de côté
Quand viendra le temps de notre dernier été.
Tant d’heures d’efforts pour quelques euros
Et de projets réduits à zéro,
Mais tant qu’on évite de se trouver dans le rouge
Qu’on se maintient à flots avec un peu de flouze
On s’estime heureux même si rien ne bouge
Tant qu’on est pas comme ceux qui sont dans la bouse.
Puisqu’on qu’on sait que nos besoins en pognon
Vont dépasser tout ce que nous gagnons
On appréhende, on limite la panique,
On cherche des idées pour trouver le fric.
En dernier recours y a le prêteur sur gage.
Et ceux qui se privent vraiment enragent
En voyant ceux qui mendient quelques pépètes
Parvenir à se payer des cigarettes.

On va nous dire « faut relancer la croissance
Faut acheter français, fuir la concurrence ».
Mais alors pour mes fringues ne comptez pas sur moi
Pour me fournir ailleurs qu’au commerçant Chinois
Qui connait pas la crise même chez les Stéphanois.
Les autres magasins sont en liquidation,
C’est la dure loi du prix à la consommation.
Partout il y a que des problèmes de pèze,
Sur le budget des famille ça pèse.
On consacre tout sur ce qui est Capital
Même si on aimerait tant vivre comme la Cigale.
Et quand s’effiloche la maille,
Il faut bien qu’on s’ravitaille.
On a beau restreindre mais on peut plus serrer
On s’en va dépenser la tête pleine de jurons.
Dans les comptes on veut tous rester carrés,
Mais comment faire quand on n’a plus un rond ?
Alors on paie les courses par chèque sans provision
En attendant de gagner à l’Euromillions.

Laure Tauriac, Saint-Étienne

6 novembre 2012

LA VIE d’André Recoupé

 

 

LA VIE

QUI BRILLE

DANS

VOS YEUX

VAUT PLUS

QUE L’ARGENT

QUI SONNE

DANS

VOS POCHES !

 

 

André Recoupé, Chelles

5 novembre 2012

Thème du mois de Novembre 2012

 

 

Ce mois-ci,

 

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1 novembre 2012

LA PLUME d’Amaury Rapaly

On la saisit comme on brandit un glaive,
Avides d’en découdre avec nous-mêmes.
De peindre la douleur afin qu’elle s’achève,
De sertir les bonnes heures pareilles à des gemmes

Pensées amères et jours de colères l’inondent.
Mais elle préserve l’âme de toute déliquescence.
Dans notre univers elle fit rempart au monde.
Et l’immonde est amené à résipiscence.

Des murailles d’encre qu’on ne peut ébranler.
Entrailles de papier où coulent nos phrases,
Où avec extase on se saoule de secrets,
Où les succès sont décrits avec emphase.

On détient dès lors le plus fabuleux pouvoir.
Miroir de nos yeux où ces trésors éteints,
Reprendront vigueur sous une averse noire.
La plume conserve nos plus précieux parfums.

On énonce le présent, on narre le passé.
La destinée on s’y prépare à coups de semonce,
Pamphlets subjectifs à nous-même adressés:
« Accepte ta vie et jamais n’y renonce »

Amaury RAPALY, 27 ans, Noisy-le-Grand