Souffle court, halètements,
Je pleure, je cris, au bord d’un lugubre vacillement.
Engluée d’images sombres,
La nuit offre un écran à mes horreurs profondes.
Un calamar étreint une seiche dans ma tête,
L’encre épais dégouline et assombrit la moindre lueur de mon petit monde.
L’étrange bestiole asticote mes nerfs et attise les tempêtes,
Des personnages aux traits patchworks courent, pillent, détruisent et me menacent dans leur folle ronde.
Sueur, terreur, je me heurte à l’infini des impossibles,
Ma voix s’étiole, et l’aide éventuelle s’envole,
Mes jambes s’enracinent, et le moindre pas m’abîme,
Sans cesse au bord de la mort brutale, de toutes les plaies injustes chaque scénario me voit la cible.
Le pire approche, l’odeur morbide de son ombre imprègne chaque instant,
Il est là, bientôt je vais me fondre au néant,
Mon cœur bat au tempo d’une course effrénée contre la fin subie,
Je refuse !
Mes yeux s’ouvrent et je quitte ce fichu lit…
Gaïa Lune, 75